Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
37/490

28 (canvas 38)

The image contains the following text:

ses volcans et de la ceinture bleue de ses mers, vit surgir de son sol des cénobites ardents qui partageaient leur vie entre la prière et le défrichement des terres envahies par les eaux ou saturées de sang humain, rimmortel ouvrage de Columelle, conservé comme par miracle sous les débris du temple deCybèle, reparut dans tout son éclat et forma des agriculteurs, comme l’Evangile avait ormé des chrétiens. L’agriculture, est la première assise de la civilisation ; elle est la base de tout gouvernement régulier. Les nations véritablement puissantes tirent d’elle, et d’elle seule, leur force, leur éclat et leur durée. Les peuples chasseurs peuvent bien devenir conqué-* rants , ils peuvent bien dévaster, piller et régner sur de vastes contrées, comme les Goths au troisième siècle elles Normands ou Danois au neuvième. Mais leur triomphe est éphémère; et si ces hordes sauvages, si ces multitudes nomades ont pris avec le temps un rang honorable parmi les nations, c’est quelles se sont transformées, c’est qu’elles ont dû remplacer par la force môme des choses le glaive de l’assassin, et la torche de l’incendiaire par le soc de la charrue et l’aiguillon du laboureur. L’antiquité a fait honneur de l’invention de la charrue à Trip- tolème, petit roi du royaume d’Eleusie, et la riante imagination des Grecs aidant, on a prétendu que Gérés elle-même avait révélé au fils de Méganire le secret du labourage et de la culture des champs. Croyons, à la gloire de l’humanité, que l’invention de la charrue est antérieure au règne de Triptolème. Les Pharaon, trois siècles avant le poète Hésiode, contemporain d’Homère, auteur des OEuvres et des Jours, poème excellent qui contient ^ des préceptes admirables d’agriculture; les Pharaon, disons- nous , dirigeaient chaque année aux portes de Memphis une charrue sur les terres d’où le Nil s’était retiré, et creusaient de leurs royales mains le sillon où devaient germer les premiers épis. Les empereurs de la Chine, qui font remonter l’origine du Céleste-Empire au-delà de sept mille ans, pro- cèdent, dans des circonstances analogues, de temps immémorial.